Suite à de nombreuses discussions à ce sujet sur les réseaux sociaux, par l’expérience et le recul que l’on peut avoir désormais sur les différentes possibilités de choix d’être visible ou non sur Internet, de manière volontaire ou non, il nous a semblé utile d’informer les collègues psychiatres privés du fait que l’immense majorité d’entre nous, sans que nous l’ayions bien sûr sollicité, sommes référencés par Google dans ses différentes filiales, notamment en recherche web, cartographie (Google Maps) et notation par les internautes sur les commerces (Google My Business). La plupart d’entre nous sommes associés à des avis plus ou moins bien adaptés à la réalité de notre pratique, quand ils ne sont pas diffamatoires. Nous pourrions en théorie répondre aux reproches qui y sont formulés, mais la jurisprudence ne nous est pas favorable (malgré notre statut de profession réglementée).
Pourtant, le Conseil National de l’Ordre des Médecins interdit cette notation à l’initiative des grandes entreprises des Internets. Tout d’abord les articles du Code de Déontologie intégrés au Code de Santé Publique sur la confidentialité (article 4 : secret médical, article 73 : documents médicaux, secret de la patientèle), mais aussi plusieurs autres : article 5 sur l’indépendance professionnelle, article 7 sur l’attitude non-déontologique et discriminatoire (en cas de réaction en lien avec une pathologie) qui verrait un médecin traîner un patient devant la justice, article 19 sur l’interdiction de la publicité et l’exercice non commercial, article 20 sur le fait que le médecin doit veiller à l’usage qui est fait de son nom et de sa qualité, article 24 sur les actes en nature (en échange d’un avis public favorable par exemple) et avantages injustifiés, article 31 sur le fait que les médecins qui tentent de bonne foi de répondre à ces avis risquent (au-delà de la rupture du secret professionnel) de déconsidérer toute la profession, article 47 le droit de retrait en cas de désaccord avec le patient et articles 60-61 le droit de se récuser en cas de divergence avec un confrère (qui pourrait être publiquement contesté par le patient), article 91 sur les contrats d’association et les conventions entre médecins et entreprises qui doivent être transmises à l’Ordre des médecins (notamment théoriquement aussi pour ces formes de notation sur internet).
On peut se demander si on respecte en encore la déontologie médicale si on y est encore… Par ailleurs, en termes d’image, nous avons tout à perdre d’une telle marchandisation et d’une mise à disposition de notre réputation à une vindicte populaire gratuite et anonyme.
Tutoriel d’une collègue sur un groupe Facebook
Puisque les avis Google ulcèrent partie d’entre nous et nous rendent tributaire de la malveillance des patients mécontents pour des motifs souvent plus qu’injustifiés, voici la marche à suivre.
1/ il faut, si ce n’est déjà fait, revendiquer d’être le propriétaire de cet établissement Google envoie un code d’activation par courrier postal sous 5 à 10 jours ouvrés.
2/ Aller sur l’application Google My Business et rentrer ce code on peut donc aller gérer son établissement.
3/ je déconseille de marquer établissement définitivement fermé c’est ce que j’ai fait pour mon précédent cabinet (ce qui est vrai puisque j’ai déplaqué) mais ma fiche est restée sur Google avec écrit en rouge définitivement et il parait même que les gens peuvent continuer à mettre des avis.
4/ donc aller sur Google Maps entrer son nom cliquer dessus. Aller sur suggérer une modification. Aller sur l’item fermer ou supprimer. À ce moment-là, un menu déroulant va apparaître. Mettre LIEU FERMÉ AU PUBLIC.
Magie la fiche est supprimée dans les 24h (moi c’était effectif dans l’heure).