Chers adhérents,
Comment est décidé la valeur du CNPSY ? Comment le revaloriser ? Qui fixe le taux maximal de téléconsultation (TC) à 20% et pourquoi ? Comment faire évoluer ce taux ? Comment faire valoir la très longue durée des consultations en pédopsychiatrie et en psychiatrie du sujet âgé ?
Que font les syndicats pour défendre les psychiatres libéraux ?
Des négociations ont commencé, elles s’appellent « négociations conventionnelles ».
Explications : comme tous les 5 ou 6 ans, la sécurité sociale commence aujourd’hui la renégociation de la « convention médicale ».
C’est quoi la convention ? c’est le contrat global qui définit les honoraires des médecins libéraux (CNPSY surtout, mais aussi MCS, MPC, APY, TC) et les modalités d’applications (secteur 1, 2, 3, OPTAM, parcours de soins…).
Qui représente les médecins pour négocier ? Les syndicats « représentatifs » élus par les médecins libéraux lors des élections aux URPS (qui sont nos élections professionnelles).
Quels sont ces syndicats ? Pour les spécialistes, AvenirSpé-LeBloc représente près de 40 % des spécialistes, donc la signature des spécialistes ne pourra pas se faire sans AvenirSpé.
Et le SNPP alors ? Le SNPP est adhérent à AvenirSpé-LeBloc, et y représente donc les psychiatres. Claude Gernez, président d’honneur du SNPP, est aussi trésorier adjoint d’AvenirSpé.
A ce stade, la négociation ne fait que démarrer… et chacun fixe ses priorités. Le ministre de la Santé a rédigé la « lettre de cadrage » qui donne mission au directeur de la Sécurité Sociale pour ouvrir la négociation… dans un cadre de départ plutôt restreint.
Que demande le SNPP ?
- Sauver la psychiatrie : la revalorisation du CNPSY est un élément majeur de l’attractivité de la spécialité. Lors du choix, les internes mettent la psychiatrie au 40e rang… sur 44 ! et les revenus des psychiatres sont également dans les derniers du classement.
- Sauver la pédopsychiatrie et la psychiatrie du sujet âgé : ces deux surspécialités nécessitent des temps de consultation longs… mais sont TRES mal valorisés. Les pédopsychiatres libéraux revendiquent avant tout des conditions pour un travail de qualité, et reçoivent moitié moins de patients par jour… donc des revenus encore plus bas. Leur rôle est pourtant essentiel. En gérontopsychiatrie, le travail de coordination est long, l’administration également, et là aussi l’enjeu social est majeur.
- Améliorer l’accès aux soins : en aidant les médecins généralistes lors de réunions de concertation et de supervision, en développant les équipes de soins spécialisés (ESS).
- Simplifier la nomenclature et le parcours de soins : le développement des actes spécifiques est inopérant : l’avis de consultant (APY) représente moins de 5% des actes de psychiatrie. Le parcours de soins qui oblige un adressage par le médecin généraliste ne fait que nuire à l’accès aux soins. Les propositions d’actes spécifiques en fonction des pathologies ou de situations cliniques seraient une complication contre-productive, et pousseraient à développer des pratiques ultra-spécifiques aux dépens d’autres patients. C’est le temps de travail qui doit être pris en compte.
- Faire de la téléconsultation un outil adapté à la clinique. Elle ne doit plus être limitée à 20% de l’activité : La sécurité sociale n’a pas encore finalisé les chiffres pour 2022, mais les premiers retours nous montrent que la moitié des psychiatres libéraux n’en pratiquent pas… et que l’autre moitié aurait un taux plus proche de 40 % !
- Valoriser les visites à domicile, dont la rémunération est indécente !
- Valoriser les thérapies de groupes. Elles sont des outils thérapeutiques largement développés en psychiatrie, mais ne peuvent être effectuées qu’en milieu hospitalier. En pratique libérale, ce sont des actes non remboursés alors même qu’ils pourraient favoriser l’accès aux soins, en plus d’avoir une efficacité prouvée.
Cette liste n’est pas exhaustive et d’autre propositions sont discutées.
La crise que traverse la psychiatrie doit amener à un choc d’attractivité !
Qui défendra vos intérêts ? Une équipe de psychiatres libéraux bénévoles, non indemnisés pour ce temps passé, qui constituent le bureau et le conseil d’administration du SNPP. Mais notre crédibilité dépend du nombre d’adhérents, et notre influence dépend des moyens financiers à notre disposition.