Honoraires en pédopsychiatrie
L’AFPEP-SNPP a été auditionné pour le rapport de mars 2023 de la Cour des Comptes, qui analyse plus finement les chiffres de la démographie des pédopsychiatres, pour identifier combien on peut compter de pédopsychiatres en France selon les critères qu’on aura utilisé.
On y apprend que les honoraires des psychiatres privés pour des actes de pédopsychiatrie représentent 1% de l’ensemble des dépenses de pédopsychiatrie.
A partir d’une études réalisée par le SNPP, nous avons défendu la revalorisation des honoraires des pédopsychiatres.
Dans notre étude portant sur l’Ile-De-France (1/3 des psychiatres libéraux de France),
54 % des psychiatres libéraux ont reçu des patients de moins de 16 ans. Nous considérons donc que la moitié de ces psychiatres a une compétence en pédopsychiatrie « utilisable ».
Néanmoins, cette activité auprès des enfants ne représente que 4% du chiffre d’affaire des psychiatres libéraux franciliens !
Nous en concluons donc que malgré leur capacité, ces psychiatres reçoivent peu d’enfants. Pourquoi ?
Sans doute une part de l’explication concerne un manque d’expérience dans cette pratique, ou une organisation inadaptée des cabinets libéraux (chaises, table basse, jeux, matériel…)…
Mais alors pourquoi 54 % des psychiatres reçoivent des enfants ? Les considérations économiques nous semblent être une part importante de l’explication, et c’est bien l’objet d’une tarification que de valoriser des actes pour inciter à les pratiquer, ou les dévaloriser. On voit ainsi que certains nouveaux médicaments « prometteurs » obtiennent des tarifs avantageux, alors que d’autres sont progressivement déremboursés.
Considérant que ces consultations de PEA nécessitent souvent 45 à 60 minutes (selon tous les témoignages des praticiens) alors que la consultation adulte dure en moyenne 30 minutes, le SNPP demande le doublement des honoraires pour les consultations de PEA.
Nous attirons systématiquement l’attention des pouvoirs publics sur le fait que ce doublement des honoraires ne coûtera rien à la CPAM : en pratique, la tarification actuelle incite à éviter de recevoir des enfants. En doublant ces consultation, le tarif horaire restera le même : 2 consultations « adulte » auront le même coût pour la CPAM qu’une consultation « PEA », et correspondront à une même heure de travail.
Actuellement, en pleine connaissance de la réalité des durées de consultations adulte et PEA, la CPAM dévalorise de fait la consultation PEA, et nuit donc à l’accès aux soins en PEA.