Le SNPP exprime sa préoccupation et prend acte du caractère totalement inédit en France de la condamnation au pénal d’un psychiatre grenoblois à 18 mois de prison avec sursis, dans l’exercice de sa profession médicale.
Quelles que soient les circonstances entourant le drame à l’origine de cette affaire, jamais un professionnel de santé n’avait jusqu’ici été pénalement condamné dans son travail de soignant, pour un motif relevant de la psychiatrie, qui plus est pour « homicide involontaire ».
Il est légitime de se demander si cette condamnation ne pourrait pas contribuer à la dégradation des institutions psychiatriques – déjà en très grande difficulté – du côté notamment d’un accroissement des dispositions d’ordre sécuritaire.
Cette affaire survient en pleine crise hospitalière affectant spécialement les établissements et les services de psychiatrie. Il est loisible de nous interroger sur les effets potentiels à court et long terme d’une telle décision de justice concernant l’accueil des patients que ce soit en psychiatrie de ville comme à l’hôpital. Cette décision de justice, dont nous ignorons si elle fera jurisprudence, pourrait remettre en question jusqu’à la possibilité même de certains soins dans les domaines de la santé mentale et de la psychiatrie, en favorisant un sentiment d’insécurité voire de peur chez les professionnels de terrain.
Au yeux du SNPP, un débat semble plus que jamais nécessaire.
Dr Thierry Najman, et le bureau de l’AFPEP-SNPP