Actualité (Agitation ?) Syndicale C. Gernez – P. Charbit
Le panorama syndical se complexifie dans la perspective des élections aux Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS) qui, repoussées d’un an, se tiendront au printemps 2021. Le confinement a suspendu les campagnes des syndicats, mais l’intensité des actions va reprendre très vite, avec des enjeux d’autant plus importants que le nombre de syndicats entraine un morcellement dangereux pour l’action de chacun d’entre eux. Il convient aussi de rappeler le faible pourcentage de votants aux élections précédentes.
Petit rappel des enjeux :
Le vote se déroule selon un scrutin par liste : chaque syndicat de « verticalité » (ensemble des syndicats médecins généralistes et médecins spécialistes regroupé dans une même structure) présente sur cette liste un choix de médecins. Ceux-ci seront élus et représenteront ensuite leur syndicat au prorata des voix obtenus lors du vote.
Cette élection permet de déterminer le nombre d’élus aux URPS, et donc les actions que ceux-ci entreprendront durant les six ans de leur mandat.
Parallèlement, et proportionnellement à son nombre d’élus, chaque verticalité participe de droit aux Commissions Paritaires Nationales, Régionales et Locales (ces dernières correspondant à l’échelon de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie).
Il convient ici de préciser que les participants aux commissions de pénalités des CPAM ne sont pas obligatoirement des élus syndicaux.
Pour participer à ces élections URPS, chaque « verticalité » doit être reconnue représentative après enquête par le Ministère de la Santé, actuellement représenté par Monsieur Olivier VERAN, et les représentants de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie.
Cette enquête repose notamment sur le nombre d’adhérents et le nombre de syndicats de spécialités inclus dans chaque verticalité.
Par ailleurs, il semble que toutes les verticalités connaissent une baisse importante d’adhérents à l’exception peut-être de la dernière venue, l’UFML (Union Française pour une Médecine Libre) qui se présente surtout comme une force de contestation mais présente finalement assez peu de propositions relatives à l’avenir de l’organisation de la médecine.
MG FRANCE (Médecins Généralistes France) garde, grâce à sa spécificité, son influence auprès des adhérents, ce qui lui permet par ailleurs de continuer son action auprès du ministère qui privilégie l’axe médecins généralistes – médecins hospitaliers dans l’organisation de la médecine française.
Cela a d’ailleurs été mis en lumière lors de la crise du Covid, par le retard pris pour répondre à l’appel des hôpitaux privés alors que ceux-ci, vidés de leurs patients habituels, se déclaraient aptes à s’occuper des patients de la pandémie,
Cela se vérifie encore actuellement dans la gestion de la post-pandémie, ou se mettent en place des process qui valorisent la médecine générale, ce qui est juste, mais qui s’accompagne d’un oubli des médecins spécialistes libéraux, à déplorer.
En ce qui nous concerne, les choses sont également compliquées. Nous étions jusqu’à maintenant adhérents de l’UMESPE intégrée à la CSMF. Cela nous a permis de faire valoir notre revendication de l’acte unique CNPSY lors de la dernière convention.
Les arbitrages du bureau de l’UMESPE dont Patrick GASSER était le Président nous ont été favorables. L’UMESPE, branche spécialiste de la CSMF a évolué dans une demande de ré-arbitrage entre médecins généralistes et spécialistes, ces derniers considérant être sous-estimés au sein de la verticalité.
C’est ainsi que, comme l’avaient fait bien avant les généralistes, il a été décidé par un vote lors de l’université d’été de 2019 confirmé par un vote de comité directeur de janvier dernier, une évolution des statuts et un changement de nom, l’UMESPE devenant Avenir Spé.
Progressivement, cette nouvelle structure s’est trouvée en rupture d’avec la CSMF tandis qu’un peu plus tard, s’est créé un nouveau syndicat au sein de la CSMF nommé Les Spécialistes CSMF.
Avenir Spé correspondant toujours à nos aspirations syndicales (valorisation des spécialités cliniques, reconnaissance de l’acte unique des psychiatres, assurance d’être présent physiquement à la prochaine convention), nous avons voté notre maintien dans cette structure lors d’un CA en janvier dernier. Il existe désormais un risque de contentieux judiciaire dans les mois à venir eu égard à la situation au sein de la CSMF.
Sachant par ceux qui souhaitent rester dans les spécialistes CSMF que les options choisies ne correspondent pas aux nôtres, nous tenons à le signifier aux membres du bureau de celle-ci et cela nous incite à maintenir notre engagement auprès d’Avenir Spé.
Nous déplorons de ne pas être plus nombreux à pouvoir nous investir dans ce fonctionnement syndical, d’autant qu’Avenir Spé se présente comme une force de proposition et de réflexion sur notre pratique quotidienne et que nous y sommes très sollicités. Avis aux amateurs !
Claude Gernez et Patrice Charbit