DONALD T, PREMIER CAS CLINIQUE DE TROUBLES AUTISTIQUES

ET PERSPECTIVES CONCEPTUELLES

ACTUELLES

Jérémie Sinzelle*

* Psychiatre, Paris

Il nous a paru pertinent d’évoquer le premier cas clinique d’autisme de Leo Kanner, celui de Donald T, pour aborder les questions de la progression en âge de nos patients. Donald Grey Triplett est né en 1933 à Forest, Mississippi aux États-Unis. A la naissance de ce premier enfant, des difficultés apparaissent, mais c’est surtout lors de la naissance de leur deuxième enfant, Oliver que ces   problématiques   ont   semblé   justifier   une   consultation   spécialisée.   La pédopsychiatrie en tant que spécialité médicale étant encore peu développée à l’époque, les parents de Donald n’hésitèrent pas à traverser les USA pour consulter l’équipe la plus réputée du pays dans ce domaine. Après 1600 km le long des montagnes des Appalaches, les Triplett arrivèrent à Baltimore, au Harriet Lane Home, pour une évaluation clinique.

Georg Frankl, psychiatre, exerçait auparavant, avec sa collègue psychologue Anni Weiss, au sein du service de Pédagogie Curative de Vienne en Autriche, initialement dirigé par Erwin Lazar avant d’être remplacé, suite à son décès soudain en 1934, par un jeune psychiatre endoctriné par le «  mouvement  de

jeunesse » nationaliste, Hans Asperger. Frankl et Weiss avaient publié plusieurs brillants travaux sur les enfants autistiques, mais l’orientation peu à peu politique du  service  sous  la  direction  d’Asperger,  moins  intéressé  par  leur  champ  de recherche, les contraignit à quitter le pays (respectivement en 1934 et en 1937) dans un fort climat d’antisémitisme. Frankl et Weiss se retrouvèrent ainsi dans le service de Léo Kanner, qui les accueilla à Baltimore, parfaitement conscient de  leur  parcours  intellectuel  et  de  l’orientation  nationale-socialiste  prise  par tout le service de pédiatrie à Vienne. Frankl et Weiss se marièrent aux USA et devinrent des amis intimes de Kanner. Ils sont considérés actuellement comme ceux qui ont fait traverser l’Atlantique au terme « autistique », ils en ont été les témoins vivants, et leurs travaux sont le rameau commun des conceptualisations de Kanner et d’Asperger sur les pathologies autistiques de l’enfant.

Dans  son  article  de  1943,  Autistic  Disturbance  of  Affective  Contact,  Kanner s’intéressa  au  cas  de  cet  enfant,  Donald T,  observé  par  Frankl  présentant  des troubles métaphoriques du langage liés à une personnalité autistique précoce, et écrivit une synthèse sur son parcours, ainsi que celui de 10 autres enfants, dans la revue The Nervous Child (juste après un article de Georg Frankl dénommé Language  and  Affective  Contact).  Cet  article  princeps,  traduit  par  Martine Rosenberg,  psychologue  clinicienne  et  angliciste,  fut  publié  sous  le  nom  de Troubles  autistiques  du  contact  affectif  dans  Neuropsychiatrie  de  l’Enfance et  de  l’Adolescence  (années  1990  (1-2)  &  1992  (5-6);  traduction  des  articles de  Kanner  dans  The  Nervous  Child  1943(2):217-250  et  du  Journal  of  Autism and  Childhood  Schizophrenia  1971  (1-2):119-145).  Les  deux  articles  sont  plus aisément disponibles, en français, dans le recueil de l’ARAPI Spécial Kanner de 1995, aisément disponible sur internet. Revenons sur quelques traits saillants de l’observation de Donald T, en reconstituant son parcours tel qu’il fut consigné depuis sa première consultation à Baltimore en octobre 1938.

Le père de Donald lui ressemble et l’accompagne à la première consultation, il est décrit comme un homme de loi, presbytérien méticuleux, qui avait préparé un document détaillé sur son fils, tapé à la machine. Il a souvent été noté par d’autres auteurs que sa mère faisait partie de la très restreinte élite de femmes américaines diplômées d’université.

Né  en  septembre  1933,  Donald  est  présenté  comme  un  bébé  présentant  des problèmes d’allaitement et d’alimentation en général. A 1 an, il est indifférent aux autres enfants et fredonne des mélodies. A 2 ans, il a tendance à faire tourner des objets et acquiert une mémoire des visages, des noms, et des lieux dans la ville. Il est encouragé par sa famille à apprendre et à réciter des poèmes, et notamment le Psaume 33 (Cantique de David, Le Seigneur est mon berger: « le Seigneur me dirige vers des eaux paisibles, restaure mon âme, me rassure »). Donald ne répond aux questions que lorsque qu’elles portent sur des comptines,

sinon,  il  ne  s’exprime  que  par  des  mots  isolés.  Il  apprend  à  reconnaître  les images  des  encyclopédies,  ou  bien  les  portraits  de  ses  ancêtres,  ou  encore les présidents américains. Il apprend l’alphabet à l’envers et à l’endroit et sait compter jusqu’à 100. Il est heureux seul et n’est pas triste lors des séparations. Il réagit aux sollicitations de sa mère mais reste indifférent à son père, à sa famille et même au père Noël…

A l’âge de 4 ans, il est pris d’une grande frayeur en glissant sur un toboggan en présence des autres enfants et développe peu à peu des réactions de forte colère quand il est dérangé, avec la crainte d’être frappé lors de ses réactions. C’est ainsi qu’il est confié à l’été 1937 pour un an à un Préventorium tuberculeux où il fut noté que Donald « montrait une distraction telle qu’il était parfaitement inconscient de tout ce qui l’entourait. Il semble constamment plongé dans de profondes pensées et il est presque nécessaire de briser une barrière mentale entre  sa  conscience  et  le  monde  extérieur  pour  obtenir  son  attention.  »  C’est à cette époque que commence la deuxième grossesse de sa mère qui verra la naissance son petit frère Oliver en mai 1938.

Âgé de 5 ans, après un examen somatique normal au Harriet Lane Home, il sera examiné  pour  la  première  fois  à  Baltimore  en  octobre  1938  par  Georg  Frankl et  Eugenia  S  Cameron  au  Child  Study  Home  sur  une  période  de  2  semaines. Son  activité  est  limitée,  il  déambule  et  présente  des  stéréotypies  gestuelles, les  doigts  en  l’air.  Il  secoue  souvent  la  tête  sur  le  côté  en  murmurant  ou  en fredonnant. Il répète des bribes de phrases hors sujet et imite les intonations de  ses  interlocuteurs.  Il  s’intéresse  aux  objets  mais  ne  s’intéresse  pas  aux personnes : il a tendance à les fuir. Il fait tourner des objets, jette les objets par terre bruyamment. Il aime ranger les perles par couleur puis se met à crier et saute sur place. Il n’a pas d’initiatives spontanées et semble ressentir les ordres et les contraintes comme des intrusions.

Donald présente des particularités dans sa manière d’appréhender le langage. Tout d’abord, il répond aux directives de sa mère de la même manière, très stéréotypée. Si sa mère lui demande de descendre de l’étage, il s’adresse à elle en disant « Bouh, dis : ‘Don, veux-tu descendre ?’ » et ensuite il lui intime de donner la réponse qu’il lui indique « Maintenant dis : ‘d’accord’ ». Si sa mère ne le fait pas ainsi, Donald est pris d’une crise avec des cris, des pleurs et une crispation du cou. L’on remarque ensuite sa difficulté à comprendre les mots de manière métaphorique ; il interprète le verbe descendre, « put down », dans un sens complètement littéral : c’est à dire « mettre par terre ». Il présente de plus une tendance à la substitution radicale du sens de certaines expressions, à la manière d’un jargon familial : un nouveau sens prend la place du sens premier. Lorsque son père lui demande « Veux-tu que je te porte sur mes épaules ? », pour Donald, cela signifie simplement « oui ».

Dans le semestre qui suit, sa mère note dans ses lettres que Donald se désigne en utilisant « tu », et constate enfin une apparition du « je » avant 5 ans et demi. C’est à cet âge également qu’il est intrigué par l’orthographe non phonétique et très irrégulière de l’anglais.

Il est revu à 5 ans et demi au Child Study Home en mai 1939 pour un contrôle. Malgré  une  amélioration  de  son  attention  et  de  sa  concentration,  il  reste cependant contrarié par les soignants. Il trace des lettres avec les doigts, mâche du  papier,  met  les  livres  dans  les  toilettes  et  apprend  par  cœur  les  mots  des encyclopédies.

Dans l’année qui suit, sa mère souligne son côté dépendant en ce qui concerne l’alimentation,  la  toilette  et  l’habillement.  Il  invente  des  histoires  et  joue  au marchand. À 6 ans, il accepte bien sa scolarisation, à la rentrée 1939, dans une école dont la directrice est une amie de la mère : Donald s’exprime de plus en plus et pose des questions.

Il est reçu à nouveau à Baltimore au Child Study Home en avril 1941, à l’âge de 7 ans et demi. Il est indifférent aux médecins et ne regarde pas son interlocuteur. Il répond de manière stéréotypée « je ne sais pas », il remplit des pages de lettres, mais cependant utilise les pronoms personnels sans erreur : « où est ma mère », « je veux lui faire des câlins dans le cou », alors qu’auparavant il les utilisait comme il les entendait. Il sait maintenant donner des réponses métaphoriques aux questions.

Les  lettres  de  sa  mère  des  années  1941-1943  insistent  sur  sa  distraction,  son manque  d’abstraction  et  sur  sa  difficulté  à  comprendre  l’histoire  des  films. Il  s’intéresse  aux  magazines  Time  et  calcule  des  séries  d’après  leur  numéro d’édition.  La  première  partie  du  récit  de  Kanner  publié  en  1943  s’arrête  là. La  suite  de  son  histoire  nous  est  connue  par  les  recherches  effectuées  par l’assistante sociale du service, Barbara Ashenden, supervisée par le chef d’unité le Dr Alejandro Rodriguez. Kanner la publiera en 1971.

Tout en poursuivant sa scolarisation, Donald est confié avant l’âge de 12 ans à une famille d’accueil, des fermiers affectueux mais fermes, dirions-nous, ayant les pieds sur terre. Lorsque sa mère lui rendit visite en 1945, elle a pu remarquer qu’ils « donnaient des buts aux stéréotypies de Donald ». Ils ont su par exemple, puisqu’il  s’intéressait  aux  mesures,  l’inviter  à  creuser  des  puits  d’une  largeur et d’une profondeur donnée, ou bien, à partir de sa tendance à ramasser des animaux morts, l’inviter à leur fabriquer un cimetière.

Une lettre de sa mère en 1970 fait état de sa situation à l’âge de 36 ans. Elle souligne  de  nouveau  son  manque  d’initiatives  mais  note  qu’il  est  devenu autonome  et  se  prend  en  charge  lui-même.  Par  exemple,  Donald  a  appris  le français, il est devenu agent d’accueil et caissier à la banque (appartenant à la famille il est vrai) ; par ailleurs, il joue au golf et est devenu secrétaire de l’école de l’église de sa communauté.

En  2010,  deux  journalistes  de  The  Atlantic,  Caren  Zucker  et  John  Donvan, retrouvent la trace de Donald en enquêtant dans la ville de Forest, Mississippi, traduit  en  français  sur  le  site  de  l’Association  pour  la  Sensibilisation  à  la Protection, l’Éducation et la Recherche sur l’Autisme, et Notamment le Syndrome d’Asperger.

https://www.asperansa.org/premier_autiste.html

Ils  n’ont  aucun  mal  à  le  localiser,  puisqu’en  ville  tout  le  monde  le  connaît. Donald y vit toujours, à 77 ans dans la maison de ses parents. Son « petit » frère Oliver veille sur lui comme toujours. Il présente toujours quelques stéréotypies langagières   et   calcule   très   vite,   sauf   pour   le   comptage   des   briques.   Les journalistes précisent en outre que son père Oliver Triplett Jr était bien avocat (exerçant en fin de carrière comme magistrat, il était le fils de l’ancien maire de la ville) comme le laissait entendre Kanner et sa mère professeur de lettres (elle l’épousa après un échec de fiançailles avec un fils de producteurs de coton de la région, le futur sénateur démocrate ségrégationniste James ‘Big Jim’ Eastland). Ils sont décédés respectivement en 1980 d’un accident et en 1985 d’un œdème aigu du poumon. Donald et son frère sont assez enthousiastes de rencontrer les journalistes et les échanges sont fructueux : Donald joue au golf depuis l’âge de 23 ans, a eu un diplôme de français à 25 ans, a passé le permis à 27 ans, fait de la voile depuis l’âge de 36 ans. Il a voyagé dans 36 pays et a conservé d’excellents contacts avec ses amis d’enfance mais n’a pas vécu de relation de couple. Tout en ayant travaillé à la banque (de sa famille maternelle), il a été pris en charge affectivement par la communauté des habitants de Forest, qui le protège, dans cette  ville  rurale  au  cœur  de  la  forêt  comme  son  nom  l’indique,  protégée  des grands mouvements de la société.

Nous pouvons rappeler ici la belle réflexion de Kanner en 1943 selon laquelle les enfants autistiques recréent la relation alors que les schizophrènes quittent le monde par le délire. En septembre 1946, sa publication dans l’American Journal of Psychiatry (nº103, p246) portera spécifiquement sur les troubles langagiers des enfants souffrant d’autisme, traduit en français dans le hors-série numéro 14 de la revue Psychologie clinique de 2002 (p204-213) sous le titre Le langage hors propos et métaphorique dans l’autisme infantile précoce. En 1971, en fin de carrière, Kanner prit du recul et souligne ses interrogations persistantes sur « son » syndrome. Il s’interroge sur l’origine des différences dans « l’éventail des évolutions » des enfants, mais insiste sur le fait que les prises en charge purement intra-hospitalières ont été des catastrophes, des « sentences à vie », et ont conduit à un « repli dans le quasi-néant » puisque les enfants abandonnaient leur combat pour l’immuabilité (sameness) et perdaient leur intérêt pour les objets.  Il prône ainsi le développement de nouvelles structures pédopsychiatriques, essentiellement ambulatoires, et insiste sur le fait d’accueillir les parents  comme des co-thérapeutes. Tout en encourageant les recherches biochimiques, génétiques et éthologiques, il souligne avec une certaine amertume : « il y a          eu un fatras de théories, d’hypothèses, de spéculations et de multiples et courageux essais bien intentionnés visant à améliorer les troubles qui attendent encore une évaluation finale »,  et que le progrès n’a été finalement que du  côté du « raffinement de critères diagnostiques ». Il espère que les nouvelles connaissances permettront de faire évoluer le pronostic de manière favorable.

Précisons  que  Hans  Asperger,  qui  fut  souvent  présenté  comme  un  alter-ego de  Kanner,  n’a  pas  produit  un  travail  concernant  l’éventail  des  possibilités évolutives  des  enfants  mais  s’est  concentré  sur  les  évolutions  favorables  et masculines,  et  ce  pour  des  raisons  en  grande  partie  idéologiques,  conformes au régime nazi autrichien dans lequel il évoluait, et qu’il a lui-même appliquées (cf l’ouvrage d’Edith Sheffer : Les enfants d’Asperger, Flammarion 2019). Dans le contexte où Asperger a publié sa thèse sur les « psychopathes autistiques », en Autriche nazie, en 1944, le destin des malades déficitaires adultes (Aktion-T4) ou enfants (Aktion-Jekelius) était la mort. Cependant en 1968, Asperger commenta les  travaux  de  Kanner  dans  son  manuel  de  pédagogie  curative.  Pour  lui,  les enfants vus par Kanner présentaient un trouble du contact gravissime de type psychotique, par carence de tendresse et de sentiments maternels (qu’il explique par un surinvestissement de la sphère intellectuelle voire par un éthylisme de ces femmes !). Sa critique sévère s’accompagne de plus d’un reniement complet de la clinique de l’autisme du fait, selon lui, de l’évolution schizophrénique ou neuropathologique souvent constatée qui invaliderait même la pertinence de la catégorie diagnostique de l’autisme.

Par son innovation conceptuelle, en créant la catégorie de l’autisme, Kanner tenta de représenter un réel, un vécu clinique, poussé par une pulsion diagnostique, consubstantielle au champ de la médecine, qui lui permit au moins, tardivement il est vrai, de guider la prise en charge en soulignant les enjeux thérapeutiques consécutifs au fait de porter un diagnostic. Le soin étant réalisé par des équipes spécialisées, ce nouveau concept de « troubles autistiques » a permis de mobiliser des moyens matériels adaptés, et un personnel suffisamment formé pour accompagner l’évolution de ces patients. En outre cette nouvelle catégorie diagnostique a permis une meilleure visibilité auprès des autorités, le développement de la recherche et une application, dans la mesure du possible, des principes de la santé publique et de l’épidémiologie.

En outre, sur le plan des idées, ce qui a changé définitivement avec l’autisme de Kanner, qu’il a défini comme un nouveau syndrome présent d’emblée (contrairement à la schizophrénie, nous dit-il), nous assistons à la fin du retard conceptuelhistoriquedelapédopsychiatriesurlapsychiatrieadulte. Avant Kanner (lui inclus, puisque l’autisme est à l’origine un symptôme de la schizophrénie de l’adulte), la psychiatrie de l’enfant avait traditionnellement pris pour exemple et pour guide la psychiatrie adulte. Après lui, une nouvelle catégorie diagnostique à part entière apparaît dans la clinique de l’enfant et s’imposera à la psychiatrie adulte, même si le besoin de soins psychiatriques aigus va ici en décroissant avec l’âge. Ce désarrimage historique place ainsi la pédopsychiatrie comme une force de proposition importante sur la psychiatrie adulte, voire même en situation de primauté conceptuelle, puisque ses catégories s’imposent aux âges ultérieurs, notamment pour ce qui est de l’évolution et des études longitudinales. Ceci peut également expliquer le fort engagement des pédopsychiatres au sein des instances de la profession.

Donald  Grey Triplett  a  maintenant  85  ans.  En  tant  que  premier  enfant  autiste de la série de Kanner, il est devenu, par sa longévité, le premier enfant autiste âgé (maintenant le quatrième âge). Il est émouvant de constater la bienveillance dont cet enfant devenu homme a bénéficié, dans la ville de Forest-Mississippi, au cours de sa vie. On ne peut ainsi exclure que cet environnement et la présence proche  de  son  frère  Oliver  l’ont  porté  et  ont  favorisé  son  évolution  favorable. Cependant son cas singulier n’est probablement pas généralisable, puisque tout le monde n’est pas le petit-fils du directeur de la banque de la ville, et n’a donc pas forcément la chance, aux États-Unis, de pouvoir prendre avis des meilleurs spécialistes  mondiaux  à  1600  km  de  son  domicile.  Mais  le  témoignage  de Donald, puisqu’il a voulu le faire lui-même également (cf : quelques vidéos sur internet tournées par Zucker & Donovan) est précieux, tout simplement parce qu’il existe, et il montre ici que l’étude de l’histoire du concept d’autisme, dans le champ pédopsychiatrique ne fait pas encore vraiment partie de l’histoire, mais de l’actualité.

Résumé                                                                                                  

L’auteur nous fait suivre deux parcours croisés. Celui de Donald T. conduit par ses parents préoccupés, auprès de Kanner et collaborateurs au Harriet Lane Home de Baltimore, à l’âge de 5 ans, en 1938. Et celui de G.Frankl et A. Weiss quittant le service de Pédagogie Curative d’ Asperger et la Vienne nazie, en 1934 et 1937, faisant ainsi traverser l’Atlantique au terme “autistique” et à leurs travaux.

Le service de Kanner à Baltimore devient le creuset des recherches cliniques, c’est- à-dire des observations et interrogations, pendant 30 ans, sur les troubles autistiques du contact affectif et les troubles langagiers des enfants souffrant d’autisme.

Dans les suites des fines observations rapportées par Kanner, l’article nous permet de prendre des nouvelles de loin en loin de Donald T., avec des informations cliniques et biographiques, jusqu’à ses 85 ans actuels.

Par son innovation conceptuelle, Kanner introduit une nouvelle catégorie diagnostique à part entière dans la clinique de l’enfant et qui s’impose aux âges ultérieurs.

Mots clés

Enfants autistiques, troubles du contact affectif, troubles du langage, les  enfants  autistes recréent la relation, éventail des évolutions, progression en âge, innovation conceptuelle.

DONALD T, FIRST CLINICAL CASE OF AUTISTIC DISORDERS, AND TODAY CONCEPTUAL PERSPECTIVES

Abstract                                                                                                  

The  author  describes  two  alternating  paths. The  story  of  Donald T.  left  by  his  worried parents to be examined by Kanner and collaborators at Harriet Lane Home in Baltimore, when aged 5, in 1938. And the story of G. Frankl and A. Weiss who left Asperger’s service of  Curative  Education  and  the  Nazi Vienna,  in  1934  and  1937,  thus  exporting  the  term “autistic” and their works beyond the Atlantic Ocean.

Kanner’s service in Baltimore then became the heart of clinical research, that is 30 years of observations and questionings about autistic disturbances of affective contact and language disorders with children suffering from autism.

Following the shrewd observations reported by Kanner, the article gives us some news, from time to time, about Donald T., through clinical and biographical information, until today at age 85.

With his conceptual innovation, Kanner introduces a new, complete diagnostic category in the clinic of the child, and does qualify for elder ages.

Keywords

Autistic children; disturbances of affective contact; language disorders; autistic children re-create the relationship; range of evolutions; progression while ageing; conceptual innovation.

DONALD T, PRIMER CASO CLÍNICO DE TRASTORNOS AUTÍSTICOS, Y LAS PERSPECTIVAS CONCEPTUALES ACTUALES

Résumen                                                                                                

El autor nos invita a seguir dos caminos cruzados. El camino de Donald T. que sus padres preocupados conducen a ver a Kanner y a sus colaboradores en la institución Harriet Lane Home en Baltimore, cuando tiene 5 años, en 1938. Y el camino de G. Frankl y A. Weiss quienes se marcharón del servicio de Pedagogía Curativa de Asperger y de la cuidad nazi de Vienne, en 1934 y 1937, llevando así el término “autístico” y sus trabajos más allá del océano atlántico.

El servicio de Kanner en Baltimore se convirtió en un crisol de las investigaciones clínicas, es decir observaciones e interrogaciones, durante 30 años, acerca de los trastornos autísticos del contacto emocional y las alteraciones del lenguaje en niños que padecen del autismo.

A lo largo de las observaciones agudas descritas por Kanner, el artículo nos permite tener de vez en cuando noticias acerca de Donald T., con informaciones clínicas y biográficas hasta sus 85 años hoy día.

Con su innovación conceptual, Kanner introduce una nueva categoría diagnostica que existe por sí misma en la clínica del niño, y que también sirve para edades mayores.

Palabras claves

Niños autísticos; trastornos del contacto emocional; alteraciones del lenguaje; los niños autistas re-crean la relación; amplia gama de las evoluciones; progresión con la edad; innovación conceptual.

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