Quelle psychiatrie libérale voulons-nous ? Les programmes des syndicats candidats aux URPS se ressemblent souvent, mais les syndicats de psychiatres qui y participent ont des projets différents.
Avenir Spé défend le programme élaboré avec le SNPP : https://afpep-snpp.org/wp-content/uploads/2021/02/SNPP-URPS-2.pdf
En particulier l’effort à mettre sur le CNPSY pour tous (Secteur 1, secteur 2…) et pour toutes les consultations avec le refus d’une cotations différenciée selon les pathologies qui aboutirait aux mêmes effets pervers que la T2A à l’hôpital : sélection des patients, diagnostics mis en avant pour leur valeur financière, prime aux experts de la cotation ! Notre seul concurrent qui se soit occupé d’un programme pour les psychiatres propose de chercher des augmentations d’honoraires partout ailleurs que dans le CNPSY, avec des systèmes de cotation multiples qui relèvent carrément de l’usine à gaz. On attend de les voir expliquer à un patient schizophrène que puisqu’il est en épisode aigu, la consultation est plus chère !, ou rendre compte à la sécurité sociale de la diminution des durées d’arrêt de travail en échange d’une augmentation pour ces consultations-là. Ethiquement dangereux, et financièrement inefficace !
C’est le CNPSY qui doit être augmenté, à hauteur des standards européens. C’est l’acte unique pour la plupart des consultations.
La seule exception, c’est la survie de la pédopsychiatrie libérale, et de la psychiatrie du sujet âgé en libéral. Très chronophages, ces pratiques nécessitent une valorisation spécifique. C’est simple, facile à objectiver, et cela doit permettre de lutter contre la nomenclature actuelle désincitative pour ces consultations longues. On peut y ajouter d’autres situations : mise en place d’une hospitalisation, sortie d’hospitalisation (extension du MSH, qui doit être autorisé aussi en secteur 2), consultation de crise, première consultation, etc.? Mais pas en fonction d’une pathologie, ou en entrainant un conflit d’intérêts. Ces cotations doivent rester des exceptions, le coeur de métier du psychiatre libéral devant rester la consultation de suivi.
Au fait, à combien l’acte du psychiatre doit-il être fixé ? Tout converge vers un CNPSY à 3C (incluant MPC et MCS) :
- C’est sa définition historique quand il a été créé, mais le C a augmenté depuis, alors que le CNPSY a stagné
- Les assurances de santé et les mutuelles viennent de valoriser le prix des séances de psychothérapies des psychologues à 60 € par séance, pour un nombre de séances sans doute limitées. L’acte du psychiatre est consubstantiel de l’acte de psychothérapie, mais ne s’y résume pas. Il doit donc être valorisé au-delà pour rendre compte du niveau de responsabilité médicale, des années d’étude, de l’acte complexe intriquant psychothérapie, et démarche médicale dans toutes ses dimensions. Dans ces conditions, un acte de consultation de psychiatre peut-il être honoré à 46,70 € ?
- Selon les derniers chiffres de la CARMF, la moyenne des psychiatres libéraux gagne 70 906 €/ an alors que la moyenne des spécialistes gagne 115 852 €/ an. Pour revenir à cette moyenne, une simple règle de 3 fixe le montant de l’acte du psychiatre : 46.70/70906*115852= 76.30 € (nos concurrents proposent l’alignement sur les revenus moyens des généralistes 75 523 €/an, et donc un acte moyen qui augmenterait de 46.70/70906*75523=49.75 €, mais à répartir entre des consultations de crise, des consultations à haute valeur de santé publique, etc…)
Et oui, tout converge !
Nous défendrons donc un acte CNPSY (incluant MPC et MCS) à 75 € (= 3C),
et un acte de pédopsychiatrie et psychiatrie du sujet âgé à 2 CNPSY.
Sans conflit d’intérêts professionnel.
60 % d’augmentation, impossible ? Plus notre syndicat sera fort, plus on pourra viser cet objectif.
Pour ça, le SNPP vous remercie d’avoir voté AvenirSpé aux élections URPS de 2021, nous mettant ainsi en position favorable pour la prochaine négociation conventionnelle en 2022.
En attendant, n’oubliez pas de renouveler votre cotisation au SNPP !