Le Ministre de la Santé évoque un « beau treizième mois », se vante de l’effort important de la puissance publique et taxe d’irresponsables les syndicats ayant l’outrecuidance de refuser une négociation écrite d’avance. Quel médecin libéral oserait mépriser les 1,5 milliards d’euros investis dans cette affaire ? Quel médecin généraliste oserait refuser 20000 euros pour continuer à faire ce qu’il fait déjà, ou pour commencer à faire ce qu’il ne faisait pas encore ? Quel psychiatre en secteur 1 oserait refuser une augmentation de 25% de ses revenus ?
Se poser la question montre à quel point malheureusement nos tutelles se méprennent sur nos motivations : cela n’a jamais été l’augmentation de nos revenus en tant que tel.
Oui, nous voulons que notre acte soit reconnu à une plus juste valeur, mais pas au détriment du sens de notre métier. Nous ne voulons pas que la psychiatrie libérale souffre à son tour de ce qui a mis tant à mal la psychiatrie hospitalière, par exemple une augmentation constante des files actives à moyen constant ou baissant, ayant comme conséquence un espacement des rendez-vous. Obtenir un rendez-vous rapidement avec un psychiatre n’est en rien une garantie de qualité du soin, s’il n’est pas possible de le revoir avant deux mois. Nos collègues du public ne le savent que trop bien.
Depuis le départ, en participant activement à AvenirSpé, l’AFPEP-SNPP a toujours tendu la main aux pouvoirs publics, dans le souhait d’une réflexion commune. Nous connaissons aussi les territoires et les besoins de la population et ne nous désintéressons pas à ces questions. Contrairement à ce que l’on pourrait penser en haut lieu, nous ne sommes pas assis égoïstement sur notre rente.
Il est temps que le Gouvernement entende nos idées. Il ne le fera que pour une représentation syndicale forte. Si l’on veut que la psychiatrie libérale puisse avoir un avenir fondée sur son éthique, un seul mot d’ordre : syndiquez-vous !
Secrétaire général de l’AFPEP SNPP