La Commission Nationale de la psychiatrie pose question.
Le Président de la République a annoncé, en janvier dernier, la tenue avant l’été 2021 d’Assises de la santé mentale et de la psychiatrie.
Dans la précipitation, la Commission nationale de la psychiatrie a été lancée, en début d’année, pour « accompagner les acteurs de la santé mentale dans leurs missions de prévention, de soin et de réponse aux besoins de la population santé ».
Cette instance remplace le Comité de pilotage de la psychiatrie qui ne s’était plus réuni depuis l’été 2020. Il s’agit, encore une fois de plus, de créer une commission dont les résultats sont connus par avance.
La composition de cette commission a écarté le seul syndicat de psychiatrie libérale pour choisir des acteurs dont le discours conventionnel était connu à l’avance. Le SNPP est intervenu, grâce à Caroline Durnerin, pour apporter un discours loin des leurres de la Santé Mentale commerciale. Notre participation sera notée mais rien ne sera repris sur les critiques de fond que nous formulons.
Nous n’avons rien à attendre de ces assises… où les libéraux n’intéressent personne et la psychiatrie libérale encore moins.
Les résultats de la commission seront destinés à faire avancer des « réformes de fond », notamment celles du « financement en psychiatrie, de renforcement dans le soutien au tri précoce des enfants par la prise en compte de l’exigence de mieux repérer (dans les centres experts) , mieux prendre en charge et de façon plus précoce les troubles psychiques, en étant plus accessible sur l’ensemble des territoires tout en renforçant le travail partenarial avec l’ensemble des autres acteurs qui interviennent dans les parcours de soins et de vie des personnes concernées, et de contribuer à leur insertion sociale et à leur réhabilitation. Un autre résultat sera l’accélération de la prise en charge des consultations de psychologues ».
Pour se donner une apparence de participation collective, le ministère des solidarités et de la santé lance une grande consultation « pour recueillir les attentes, préoccupations et propositions de l’ensemble des acteurs (professionnels, patients, familles) mais aussi de la société dans toutes ses composantes ».
Nous avons affaire ici à la démocratie numérique : pas de débat ni de concertation collective, un questionnaire à remplir en un temps record, des questions orientées, une absence de contrôle sur le traitement des réponses, des décisions connues ou presque d’avance.
Chacune, chacun d’entre est libre de répondre à ce questionnaire. Nous vous recommandons de ne pas répondre aux questions qui sont trop éloignées de votre pratique. Nous ne vous garantissons pas que votre voix sera entendue.