Les temps sont à la radicalité des prises de position et à l’opportunisme des discours. Quelles voix la psychiatrie peut faire entendre quand les croyances et leurs idéologies s’imposent sur la scène sociétale et culturelle ? Est-il encore possible de se désolidariser des sujets imposés par la société, de ne pas se laisser convoquer sur des thèmes prescrits ?
Les récentes prises de position gouvernementales et médiatiques sur ce qui est très mal nommé la radicalisation, nous oblige, en tant que soignant mais aussi en tant que citoyen refusant la stigmatisation de la folie, à prendre position pour restaurer une capacité de penser les situations, dans une période où les simplifications abusives nous sont imposées de tous côtés.
Les années noires des dictatures ont utilisé la psychiatrie pour désigner l’expression d’une dissidence comme une folie. L’évocation actuelle, à propos des terroristes, du prétendu « loup solitaire », et la psychologisation des actes extrêmes et barbares, ne peut qu’obscurcir le débat et la compréhension des événements. Si les psychiatres ne sont pas là pour fournir ou imposer une explication du monde, fort heureusement, ils ont tout de même pour mission, ne serait-ce que pour protéger les citoyens et les patients, de restaurer une capacité de penser dans le respect de l’autre, en se refusant à être les agents d’une raison d’État.
MVA, Maison de la Vie Associative, Entrée principale : 9 rue Eugène Wiet – Reims
7 avril 2018 – 9h à 17h30
PROGRAMME
9h Accueil
9h15 Introduction de la Journée par Jacques Barbier et Thierry Delcourt
9h30 – 12h30 Trois points d’interrogation du « croire n’est pas penser ? »
Président Michel Jurus, Modérateur, Thierry Delcourt
Conférence de Roberte Hamayon, anthropologue, Directrice d’études émérite à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE)
« La croyance comme pari fondé sur la confiance et l’amour. Réflexion sur le lien entre le “croire” et le prosélytisme »
Conférence de Georges Zimra, psychiatre, psychanalyste, Paris
« Voir, croire et faire croire »
Conférence de Jacques Barbier, psychiatre, psychanalyste, Reims
« Faut être fou pour croire aux chiffres ! »
14h – 15h15 Le cru et le croire à l’épreuve du transfert
Président Olivier Brunschwig, Modérateur Thibault Moreau
Patrice Charbit psychiatre, psychanalyste, Saint-Martin de Vignogoul
« Fake trip »
Thierry Delcourt, psychiatre, psychanalyste, Reims
« Croire un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ! »
15h30 – 17h30 Les Brèves, Modérateur Elie Winter
Claude Gernez, psychiatre, psychanalyste, Enghien-les-Bains
« Sidération et double discours »
Olivier Brunschwig, psychiatre, psychanalyste, Paris
« Sur l’opposition entre croire et penser »
Michel Jurus, psychiatre, Lyon
« Peut-on croire à la vérité ? »
Didier Martz, philosophe, essayiste, Reims
« Otez-moi d’un doute ! »
Adeline Metten, psychiatre, Reims
« Penser le choix du libéral ? »
Jean-François Visseaux, psychiatre, Reims
« Faut-il croire en la science ? Une introduction à la neuromodulation en psychiatrie »
Session ODPCPP
Vendredi 6 avril de 16h à 20h
MVA, Maison de la Vie Associative, Entrée principale : 9 rue Eugène Wiet – Reims
Spécificités de situations cliniques complexes et de leur prise en charge
face à la souffrance au travail des médecins libéraux n° 39731800007
Intervenant : Claude Gernez – Coordinateur : Michel Jurus
Le malaise des médecins spécialistes installés en ville s’installe souvent insidieusement et peut avoir un mode d’expression masqué, les signes cliniques de cette atteinte psychique peuvent occuper une sphère éloignée du domaine professionnel. Ce phénomène contribue à accentuer les difficultés de ceux qui se trouvent concernés, notamment il maintient la méconnaissance de l’origine et des causes du trouble dont ils souffrent, et les entretient dans une situation de déni inconscient.
Le travail de ce DPC s’effectuera en considérant des situations cliniques en deux temps : présentation de cas de souffrance au travail qui se traduisent de manière atypique sur le plan des symptômes, puis comparaison avec une description de dépression chez une spécialiste d’âge et de milieu socio-culturel équivalent. Nous étudierons, par la mise en parallèle des situations, ce qui spécifie la dernière situation et la rend plus risquée quant à son évolution à venir, en fonction des particularités de sa fonction. Il sera question du déni des difficultés en prétextant la nécessité du soin, et la banalisation de l’automédication.
Ensuite nous retiendrons les éléments remarquables d’une bibliographie choisie pour la théorisation de ce problème, en particulier l’œuvre de D. Winnicott.
Le point de vue d’avocats sera aussi évoqué.
La discussion avec les participants se poursuivra autour de la prescription d’arrêt de travail : les indications, la durée, le rôle du prescripteur.
Ce travail se terminera par le résumé des signes évocateurs de ces souffrances d’expression atypique, et des abords qui permettent d’y remédier.
Sur inscription à mondpc, attention, places limitées à 25
RÉSERVATION Session DPC
Dr : …………………………………………………………………………………………………………………………………….
Adresse : ……………………………………………………………………………………………………………………………
Portable :………………………………
Mail : ……..…………………………………………………
Coupon à renvoyer par mail info@odpcpp.fr ou courrier à ODPCPP 21 rue du Terrage – 75010 Paris – avec chèque de caution de 50 euros à l’ordre de l’ODPCPP pour la session qui vous sera restitué lors de votre présence à la session DPC.
INSCRIPTION à la Journée de Printemps :
Membres psychiatres AFPEP et/ou ARDPF……………………………………………………………………… 30 €
Membres psychiatres remplaçants, retraités non actifs. installés moins de 3 ans… 20€
Psychiatres non-membres……………………………………………….……………………………………………………. 60 €
Autres non-membres AFPEP ou ARDPF…….…………………………………………………………………… 30 €
Internes et udiants……………………………………………………………………………………………………………..……. Gratuit
Auprès du secrétariat de l’AFPEP-SNPP 21 rue du Terrage, 75010 Paris
Ou de l’ARDPF : 24 rue Payen 51100 Reims – Attention, places limitées