2016 : Grenoble : « Psychiatrie et Numérique »

XLVe Journées Nationales de l’AFPEP-SNPP : Psychiatrie et Numérique, paysage et perspective

du 6 au 8 octobre 2016 à Grenoble

Lire la PLAQUETTE Grenoble 2016

Devant le développement inéluctable, exponentiel et tous azimuts du numérique, comment ne pas s’interroger sur les enjeux et perspectives qui s’ouvrent aux psychiatres dans ce domaine. Il est nécessaire mais difficile de s’extraire des effets de sidération que suscite cette expansion. Trop souvent, un débat stérile se joue entre deux positions, pour ou contre, ce qui témoigne d’une grande difficulté à penser ce phénomène du numérique, complexe, inquiétant et infiltrant nos existences.

Nous nous risquerons à ce questionnement à partir de nos places de psychiatres, de personnes singulières et de citoyens. Au-delà de la question, certes importante, du rapport à la machine et au virtuel, la problématique ouvre sur un élément central : la tendance croissante à représenter l’humain par de la quantité mesurable, avec un passé numérisé, et un avenir probabilisé par une combinaison d’algorithmes.

 

Avec la mise en réseau et la circulation des données personnelles, que devient le droit au respect de la vie privée, droit inscrit dans notre Constitution, le droit à une intimité psychique indispensable au fondement et à l’entretien de nos subjectivités singulières et irréductibles ? Mais aussi, quelles ouvertures permettent cette mise en réseaux, notamment dans le champ social et associatif ? Quel en est le prix, quels en sont les risques ?

Les salariés travaillent de plus en plus isolés à leur poste, voire à domicile, du fait du développement très performant des outils numériques. Ceci ne va pas sans toucher la frontière entre vie privée, publique et professionnelle. Cette évolution se constate déjà dans la pratique clinique avec des patients qui en souffrent.

 

Quelles évolutions le numérique produit-il sur la structuration psychique et sur la clinique psychiatrique ? S’agit-il de nouvelles modalités d’expression symptomatique, de nouveaux symptômes, de nouvelles pathologies ?

Si le fonctionnement des algorithmes, en s’adaptant au plus près de « notre profil » nous conduit à ne plus rencontrer que ce que nous attendons, ou ce qui a été programmé pour nous comme devant être attendu, quelle place cela laisse-t-il à l’accès à l’autre dans sa différence ? Comment, alors, pouvons-nous apprendre à composer avec l’altérité de ceux que nous rencontrons ?

Que devient l’échange quand il est privé de la présence réelle, des manifestations corporelles ? Existe-t-il un risque de désinhibition de l’agressivité comme le montre la violence des échanges sur certains réseaux sociaux, et qui dérape dans la réalité ?

Comment le corps escamoté par les relations numériques fait-il retour ?

Pris dans l’immédiateté des échanges numériques, le rapport à l’espace-temps est transformé. Ce vécu instantané, scandé à la nanoseconde près par les algorithmes, impose une temporalité qui modifie le rapport au temps traditionnellement nécessaire pour penser et désirer. Cela augure-t-il d’une autre façon de penser, d’un autre rapport au monde, au temps, à la réalité et à l’autre ?

 

Ces journées seront aussi l’occasion d’évoquer les usages marchands auxquels le numérique donne accès, mal ou non réglementés, concernant notamment les objets connectés, et leur impact clinique ; l’occasion également d’évoquer les usages, en revanche très réglementés, auxquels les politiques sécuritaires actuelles conduisent. Quelles perspectives, quels empêchements sont induits par ces pratiques ?

 

La transformation d’une logique répressive en logique prédictive en est un aspect majeur.
Les auteurs qui s’attachent à déchiffrer le phénomène du numérique s’accordent pour souligner l’importance capitale d’une prise en charge de cette question par les citoyens que nous sommes : le numérique oui, mais pour quoi faire, avec quelles limites, et en limitant quoi ? C’est tout autant une question clinique que politique.

 

 

LES INTERVENANTS

Benjamin BAYART, Co-fondateur de la Quadrature du Net

Jean-Jacques BONAMOUR du TARTRE, Psychiatre, Paris

Philippe BORREL

Olivier BRUNSCHWIG, Psychiatre, Paris

Yvonne COINÇON, Pédopsychiatre, membre du comité d’éthique de l’hôpital psychiatrique de Grenoble

Thierry DELCOURT, Psychiatre, Psychanalyste, Reims

Claude GERNEZ, Psychiatre, Psychanalyste, Enghien les Bains

Gilbertine IKILI OSSANA, Doctorante en éthique des systèmes d’information

Michel JURUS, Psychiatre, Lyon

Jean-Jacques LABOUTIERE, Psychiatre, Macon

Jacqueline LÉGAUT, Psychiatre, Grenoble

Jacques MARBLÉ , Psychiatre, Lyon

Valérie PEUGEOT, Chercheuse à Orange labs, association Vecam, membre de la CNIL

Pascal PICQ, Paléoanthropologue au Collège de France

Isabelle POT, Responsable Unafam Isère

Benoît THIEULIN, Fondateur et Directeur de l’agence d’innovation numérique La Netscouade

Elie WINTER, Psychiatre, Paris


 

La Conférence inaugurale se tiendra au Grand salon de l’Hôtel de Ville, Boulevard Paul Mistral Grenoble

 

Les Journées Nationales et les sessions DPC se tiendront Centre Théologique de Meylan, 15 chemin de la Carronnerie, 38240 Meylan

 

La Réunion syndicale se tiendra Salon del’hôtel Mercure, 34 avenue de Verdun, 38240 Meylan (juste à côté de Carrefour Meylan)


 

 

Jeudi 6 octobre         Centre Théologique de Meylan

16h – 19h30           Sessions DPC        

1 – Premiers pas et enjeux de la formation à l’utilisation de l’informatique en médecine libérale

2 – Éthique et Psychiatrie

19 h 30         Accueil (Hôtel de Ville, Boulevard Paul Mistral)

21 h             Conférence inaugurale   Benjamin BAYART

Grand salon de l’Hôtel de Ville, ouverte au public

 


 

Vendredi 7 octobre  Centre Théologique de Meylan

8h30             Accueil des participants

9h                 Introduction des Journées Nationales par Jacqueline LÉGAUT

9h30 – 11h   Séance pléniére

Benoît THIEULIN

Valérie PEUGEOT

Président : Patrice CHARBIT

Discutant : Jean-Jacques BONAMOUR DU TARTRE

 

11h30 – 13h Séance pléniére

Jean-Jacques LABOUTIERE

Jacqueline LÉGAUT

Président   : Elie WINTER

Discutante : Françoise LABES

13h – 14h  DÉJEUNER  (sur place)

14h15 – 15h45       Séance pléniére

Jean-Jacques BONAMOUR DU TARTRE

Thierry DELCOURT

Présidente : Catherine Goudemand

Discutant   : Michel JURUS

16h – 17h30   ateliers 

1)    Protéger les données numériques de santé ?

2)    Quel intime possible à l’heure du numérique ?

3)    Pédopsychiatrie : enjeux autour de l’image et du virtuel

4)    Ère numérique : nouvelles pathologies, nouvelles formes symptomatiques ?

 

17h30 – 19h  FILM  « Un monde sans humains : les machines ont-elles pour seul but d’améliorer notre existence ? » En présence du réalisateur Philippe BORREL

16h – 19h30 Sessions DPC

1 – Premiers pas et enjeux de la formation à l’utilisation de l’informatique en médecine libérale

2 – Éthique et Psychiatrie

 


 

Samedi 8 octobre      Centre théologique de Meylan

9h – 11h                 Séance pléniére

Claude GERNEZ

Olivier BRUNSCHWIG

Président  : Thierry DELCOURT

Discutante : Capucine RIVIERE

11h30 – 13h           ateliers  

1)    Protéger les données numériques de santé ?

2)    Quel intime possible à l’heure du numérique ?

3)    Pédopsychiatrie : enjeux autour de l’image et du virtuel

4)    Ère numérique : nouvelles pathologies, nouvelles formes symptomatiques ?

 

13h – 14h               DÉJEUNER (sur place)

14h30 – 16h00        TABLE RONDE      ouverte au public

Isabelle POT

Yvonne COINÇON

Gilbertine IKILI OSSANA

Présidente : Michel MARCHAND

Discutante : Jacqueline LEGAUT

 

16h15                     CONFERENCE Pascal PICQ

18h               CONCLUSION DES JOURNEES NATIONALES  Claude GERNEZ

 

20h              « La grande soirée »au Restaurant Le Cinq, place Lavalette à Grenoble (restaurant du Musée)

 


 

Dimanche 9 octobre

10h – 12 h    RÉUNION SYNDICALE   

Salon del’hôtel Mercure, 34 avenue de Verdun, 38240 Meylan

 


 

APPEL À COMMUNICATION EN ATELIER

 

PÉDOPSYCHIATRIE : ENJEUX AUTOUR DE L’IMAGE ET DU VIRTUEL

Les parents s’inquiètent-ils à juste titre de l’emprise du numérique sur leurs enfants et leurs adolescents ? Faut-il s’en inquiéter en tant que professionnel du soin et de l’éducation ? Et qu’en est-il de ces parents qui sont parfois sous une emprise tout aussi préoccupante d’un numérique dont ils maitrisent moins les risques que leurs enfants ?

 

L’INTIME AU RISQUE DU NUMÉRIQUE

Au-delà du débat éthique et politique autour de l’atteinte parfois brutale à la vie privée, quelles en sont les incidences psychopathologiques chez nos patients ? Comment penser l’intime à l’ère du tout numérique ? Comment le préserver malgré tout ?

 

ÈRE NUMÉRIQUE : NOUVELLES PATHOLOGIES ? NOUVELLES FORMES SYMPTOMATIQUES ?

Dans nos pratiques de psychiatres, repérons-nous une pathologie, voire une psychopathologie, spécifiquement et nouvellement induite par l’expansion du numérique dans l’existence ? Jusqu’où s’applique la détermination des relations sociales par le numérique ? Agit-elle seulement au niveau communicationnel, ou au-delà ? Notamment sur l’organisation de la mise en représentation symbolique des expériences sensibles ? Avec les formes numérisées des relations interhumaines, avons-nous affaire à un nouveau dialecte, à une évolution du langage, à de nouvelles formes symptomatiques ou à un mode inédit de « symptomatisation » ?

 

PROTÉGER LES DONNÉES NUMÉRIQUES DE SANTÉ ?

Les données de santé sont au centre de toute l’attention du secteur médical bien sûr, mais aussi du secteur assurantiel, de nombreuses startups, des géants internationaux comme Alphabet®, maison mère de Google®. Les patients deviennent producteurs de données brutes, mais les médecins, eux, produisent des données travaillées. Sommes-nous bien conscients des données que nous produisons et de leur valeur ? Quelle responsabilité sommes-nous amenés à prendre, parfois même sans le savoir ? Car il ne suffirait pas de ne pas être informatisé pour se défausser à l’heure du tout numérique. Nous verrons en quoi, et ce que cela implique pour la pratique clinique.

 


 

SESSIONS DPC

 

1 – Premiers pas et enjeux de la formation à l’utilisation de l’informatique en médecine libérale

Le numérique pour les nuls ? Après l’envahissement de l’hôpital et des cliniques, l’informatisation du cabinet médical est en marche. La numérisation du travail clinique se développe : Dossier médical éventuellement partagé, logiciels de prescription sécurisés qui impriment l’ordonnance en signalant les potentielles erreurs ou interactions médicamenteuses, accès aux recommandations des sociétés savantes…  La partie administrative n’est pas en reste : agenda informatisé accessible depuis votre smartphone, éventuellement agenda en ligne permettant aux patients la prise directe de rendez-vous via internet, télétransmission des feuilles de soins, validation des objectifs de santé publique pour la prime à la performance… La télémedecine se développe aussi et cherche son cadre bien que le téléphone en ait déjà préparé une part. Cette formation DPC a pour objet de montrer toute la déclinaison de la place du numérique dans la pratique de tous, pour permettre d’en saisir les promesses et les dangers. La responsabilité médicale se base sur l’obligation de moyens, le minimum étant d’être informé de ce dont il s’agit.

 

2 – Éthique et Psychiatrie

L’éthique est enseignée aux étudiants en médecine depuis 1995. Pourtant cet enseignement ne va pas de soi si l’on se souvient combien Socrate et Platon doutaient que l’éthique pût se transmettre comme un savoir intellectuel. Les médecins sont très souvent seuls face à des cas cliniques de plus en plus complexes, sur fond d’une société en constante évolution, et qui en appelle de plus en plus aux valeurs, au droit et à la responsabilité. Autant de raisons d’articuler l’universel au particulier, autant de raisons de suspendre notre jugement, autant de raisons de faire preuve de créativité et, de fait, de définir, de cerner, sans vraiment nous en rendre compte, une trajectoire éthique qui n’a rien à voir avec l’application rigide des règles ou des stricts principes déontologiques. Nous faisons de l’éthique sans le savoir, et restons friands de débats entre conscience et inconscience, droit et devoir, vice et vertu, responsabilité ou irresponsabilité, sans toutefois avoir les repères ou les concepts qui pourraient nous faciliter une démarche proprement éthique dans la relation au patient et avec les autres professionnels de santé.

L’éthique ne se confond pas avec la seule morale, elle relève de l’expérience, d’une dynamique, d’une réflexion autour du bien ou du mal, de la loi et du désir, de la mort, de la vie et de l’idéal ; mais aussi d’une affectivité propre et de sentiments comme le respect, la responsabilité, la culpabilité ou la honte. Il n’y a pas de pratique qui soit « éthiquement neutre », aucune réflexion éthique ne vaut, par ailleurs, sans un ancrage sérieux dans la pratique.

Au terme de ces analyses, nous pourrons ainsi mieux tisser les liens entre l’éthique et la thérapeutique, en nous rappelant d’ores et déjà que pour les anciens la philosophie était une thérapeutique. Mais justement, comment la psychiatrie vient-elle aujourd’hui réinterroger cet aspect de la philosophie, si soucieuse de l’universel, par le biais même de la dimension du soin au singulier? Comment la psychiatrie peut-elle rappeler la philosophie à l’activité si riche du discernement, en saisissant ce qui paraît pertinent dans telle ou telle situation sans le déduire d’un universel ni le promouvoir comme à réitérer systématiquement ? Là n’est-elle pas la véritable « sagesse pratique » visée par l’éthique ?

 

 


 

 

 

INSCRIPTION

 

À retourner dûment complété et accompagné de votre règlement par un seul chèque à l’ordre de : AFPEP – 21 rue du Terrage, 75010 Paris

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DROITS SIMPLES CONGRÈS + PAUSES   (REVOIR LES TARIFS)

 

Adhérents :   250 €                                Non adhérents :      300 €

Avec repas 280 €                                            Avec repas 330 €

Soirée festive 70 €                                                    Soirée festive 70 €

 

Inscription formation permanente                330 € en droits simples  congrès ………………………………………. = …………………………………€

Prise en charge par une institution ou un hôpital

 

Non médecins                 100 €

Avec repas 130 €

Soirée festive 70 €

 

Étudiants et internes inscription droits simples gratuite

(Repas : 30 € – Soirée festive 70 €)

 

(PS : attention, pas de restaurant proche du lieu des Journées Nationales)

 

 

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